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mercredi 14 mai 2014

Traits historique du Château de Gisors



















 Au sud-ouest de Beauvais flirtant au Nord-est du département de l'Eure avec le département de l'Oise, Gisors cette forteresse militaire maîtresse posée dans un espace vallonné et  boisé parsemé de plans d'eau, s'élève massivement au-dessus de la ville emplis de mémoires et de souvenirs entre capétiens, plantagenêts et de rois.

Ses vestiges sont parfaitement conservés, ils s'élèvent massivement au-dessus de la ville. 









Dénomination : Château-Fort


Localisation :   27 140, Gisors, département de l'Eure

Région : Normandie


Année de construction : XIIIe siècle






Cette ancienne place forte importante a jouit d'une position stratégique entre Normandie, Picardie et Île-de-France, c'est le Moyen Âge qui fait de Gisors un lieu incontournable de rencontres entre les rois, bien que son existence date de l'époque gallo-romaine. Carrefour économique et commercial au XIIe siècle, la ville se dote d'un château au XIIIe siècle. S'en suivent des infrastructures avant-gardistes pour l'époque comme un hôpital et une nouvelle église. Le village se pérennise. Puis, au fil du temps, les industries s'implantent et malgré les outrages de la guerre, conserve son patrimoine historique intact.
Dès 1097, sous le règne du deuxième fils de Guillaume le Conquérant, débute la construction d'une imposante motte de terre entourée de fossés, sur laquelle reposait probablement une tour de bois entourée d'une palissade. Cette fortification est destinée à protéger les possessions normandes du roi d'Angleterre face aux velléités du roi de France. La forteresse, véritable place frontière et verrou oriental de la Normandie, s'inscrit dans une vaste campagne de fortifications de la vallée de l'Epte, limite naturelle entre les deux royaumes.
 
Guillaume II d'Angleterre dit Guillaume Le-Roux, roi d'Angleterre de 1807 à 1100, non content du royaume d'Angleterre que son père, en mourant, lui avait laissé en partage, venait d'acheter, de son frère Robert, la Normandie moyennant dix mille marcs d'argent. Héritier de la politique et des desseins de Guillaume le conquérant, Guillaume Le Roux demanda au roi de France ( Philippe Ier. ) une partie du Véxin français.
 Il n'attendit pas la réponse et commença par mettre la main sur les châteaux de la Roche-Guyon, de Veteuil et de Mantes, aimé qu'il était par leurs châtelains.
 Sans se laisser enivrer par ce premier succès, ce prince habile, prévoyant les suites que pouvait amener son agression et les chances ordinaires de la guerre, résolut d'élever entre le roi de France, et lui, une barrière capable de l'arrêter et de couvrir, au besoin, la frontière de Normandie. Il confia le choix du point à défendre et le soin d'y construire une forteresse à Robert de Belesme, dont les connaissances dans l'art militaire étaient justement célèbres , ingeniosus artijex, comme dit Orderic Vital. 
Cet habile homme de guerre sentit que Guillaume Le Roux étant déjà maître du cours de la Seine et de la route basse de France en Normandie ( possession de Mantes, de Veteuil et de la Roche-Guyon) qu'appuyait en seconde ligne la place forte de Vernon. Il fallait couvrir la route haute, qui, de Pontoise, conduisait à Rouen par Gisors, assise sur la rivière d'Epte, et faisant, pour ainsi dire, tête de pont du côté de la France. Elle lui parut donc le véritable point à défendre: « Adirruendum in Franciam gratum Normannîs prœbens accessum, Francis prohibons. » « Le roi Guillaume, rapporte Orderic Vital, fit bâtir la redoutable forteresse de Gisors qui, jusqu'à ce jour, ferme cette partie de la Normandie contre Chaumont, Trie et Buriz. 
Robert de fielesme, habile ingénieur , choisit le lieu et dirigea la construction. » Le château royal de Gisors ne tarda pas à devenir une châtellenie particulière. Guillaume Le Roux venait de mourir, le Duc Robert rentra en possession de la Normandie; mais ce prince dissipateur et imprévoyant, donnait à tort et à travers ses châteaux. Téobald Payen, seigneur du lieu, reçut pour sa part celui de Gisors. Qui aurait pu croire que ce chevalier valait une si haute récompense? Il avait hébergé une fois en passant le monarque.
 Un pareil prince ne pouvait manquer de succomber dans la lutte qu'il allait avoir à soutenir contre un roi puissant et habile, Henri Ier, son propre frère. Vaincu, chargé de fers, Robert alla mourir dans les prisons d'Angleterre. Henri Ier, qui venait de ceindre l'épée ducale, sentant toute l'importance du château de Gisors qui n'aurait jamais dû sortir des mains du chef de l'état, n'eut rien de plus pressé que de l'y faire rentrer. Employant les promesses et menace, il parvint à reprendre à Téobald Payen le don imprudent qui lui avait été fait. 

(i) Ordcric Vital, p. 766. " MutiitiuDem de Gi.soitù Tedbaldo Pdgano, q'iia «etnel • eiim hoapiUtui fnerat, tribuit."  Orderic Vital. 

Maître de Gisors, Henri s'appliqua à fortifier le château de manière à le rendre, pour ainsi dire, inexpugnable. Il l' entoura de cette vaste chaîne de murailles flanquées de hautes tours qu'on voit encore aujourd'hui. « En ce temps, dit le continuateur de Guillaume de Jumièges, sous la date de 1097 , le roi Guillaume fit un certain château ayant pour nom Gisors, sur la limite de la Normandie et de la France, lequel, son frère Henri, qui lui succéda, le rendit inexpugnable en l'environnant de murailles et de hautes tours. » Le roi de France, qui n'avait pas vu ces travaux sans inquiétude, et qui aurait beaucoup mieux aimé que le château de Gisors soit resté la propriété d'un simple chevalier, personnage plus facile à combattre qu'un duc de Normandie, chercha querelle à Henri Ier.
 Il pensa que Gisors étant limitrophe de ses états, lui convenait aussi bien qu'à la Normandie : c'est ainsi que Suger fait parler ce prince. La prétention de Louis-le-Gros fit éclater tout-à-coup, ajoute l'historien , une vive haine entre les deux monarques.


Avant d'en venir aux mains, le roi de France crut devoir employer la voie de la négociation. S'étant approché de Gisors, il envoya au roi d'Angleterre un de ses barons, bon orateur, dit Suger qui le fait s'adresser en ces termes au prince anglais: " Lorsque, par l'effet de la glorieuse libéralité du seigneur roi de France, vous reçûtes de sa main généreuse, en propre fief, le duché de Normandie, entre autres stipulations, il fut spécialement convenu, sous la foi du serment, au sujet de Gisors et de Brai, que celui de vous qui, par tel ou tel accord, les obtiendrait aux dépens de l'autre et en deviendrait possesseur, devrait, dans les quarante jours, détruire de fond en comble les dits châteaux. Or, comme vous ne l'avez pas fait, le roi ordonne que vous le fassiez, ou, à défaut, que vous vous amendiez suivant la loi. Il ne convient pas en effet qu'un roi s'élève au-dessus de la loi, car au roi et à la loi appartiennent la même majesté du commandement. Que si les vôtres le nient, ou, par dissimulation, ne veulent pas l'avouer, nous sommes prêts à l'appuyer du témoignage de deux ou de trois barons, par la loi du duel."
  Le prince normand ayant répondu d'une manière évasive, et ne reconnaissant pas d'ailleurs l'article des conventions invoquées par l'orateur, le roi de France , après l'avoir présenté, mais inutilement, pour son champion, le comte de Flandre Robert, fit dire au roi d'Angleterre qu'il eût à abattre le château de Gisors, ou à se mesurer contre lui (le roi d'Angleterre), et qu'il choisirait le lieu du combat.
 « A ce repondi li rois Henris: Ge ne prain la chose si en gros , que ge por les manières de paroles perde mon chastel qui tant me vaut et qui si bien siet, et me mêle en tele adventure. Totes ces offres refusa tôt debont. »
Par suite du refus du roi d'Angleterre la querelle devint générale, la guerre s'alluma. Cependant le pape Calixte II, alors en France, usant de son autorité paternelle, voulut terminer la querelle des deux monarques. Ce fut dans le château même , à l'occasion duquel elle avait pris naissance, qu'il voulut y mettre fin « Là s'abouchèrent le grand pontife et le grand roi, disent les chroniqueurs normand. »
 Notre vieil historien Orderic Vital, a raconté dans les moindres détails cette entrevue, où Calixte II se montra si grand en jouant le rôle de conciliateur et de père. Il ne nous est pas permis, de toucher au récit d'Orderic Vital; le transcrire serait ici beaucoup trop long.
 Nous dirons, en conclusion, que, grâce à l'intervention du pontife, il fut convenu que le roi d'Angleterre céderait le château de Gisors à son fils, Guillaume Adelin, que ce dernier ferait foi et hommage au roi de France ! Cet arrangement mit fin au débat. Il était dit que Henri Ier. ne resterait pas en paix.
 A peine débarrassé de ce côté, il eut à se défendre contre ses propres barons, qui avaient levé l'étendard de la révolte. Téobald Payen, ce même chevalier auquel Henri Ier. avait extorqué le château de Gisors, pour nous servir de l'expression Suger. Le vassal chercha à rendre la pareille à son royal suzerain.





 Ecoutons Orderic Vital : A la deuxième férié, leplaid, pendant la durée du marché, fut établi dans la maison de Payen de Gisors. On y invita Robert de Gandos, gouverneur du donjon royal, dans le dessein de l'y surprendre des armés et de le faire tuer par des sicaires, puis de s'emparer de la citadelle au moyen de troupes embusquées.
 Or, le même jour, des chevaliers s'étant mêlés à la foule des paysans, hommes et femmes, des villages voisins qui venaient au marché, s'introduisirent dans le bourg, et ayant été reçus sans autre cérémonie dans les maisons des habitants, dont ils étaient la plupart connus de longue date, remplirent ainsi en partie la ville.

Enfin, l'heure de la trahison ayant sonné, de fréquents messagers pressaient Robert de se hâter, mais la pieuse Isabelle, son épouse, le retint longtemps pour l'entretenir d'affaires domestiques, et cela arriva par la volonté de Dieu. Pendant que Robert tardait ainsi, Baudri arrive du dernier au plaid, et tandis que les autres complices cachaient soigneusement leurs armes, lui, le premier, jette son manteau, et découvrant son haubert, se met à crier : «  Hola! chevaliers, commencez la besogne et frappez ferme ». Ainsi fut dévoilée la trahison aux hommes du château qui étaient là.
 A l'instant s'éleva une clameur tumultueuse, la porte la plus voisine fut occupée par les hommes de Payen, cependant Robert, ignorant la trahison, était monté à cheval. En arrivant sur le marché , il aperçut des brigands armés qui pillaient la ville, il entendit un terrible bruit de guerre qui s'élevait de toutes parts. Aussitôt, effrayé il s'enfuit vers son asile d'où il n'était pas encore fort éloigné. Lecomte Amalric et son neveu, Guillaume Crepin, à la tête de leurs hommes, gravirent aussitôt la montagne et se portèrent en armes contre le château; mais leurs audaces se borna à effrayer la garnison par des menaces plutôt que par des actions.»

Dans cette alternative, Robert de Candos voyant qu'il ne lui serait pas possible d'expulser de la ville, à force ouverte, la troupe qui l'avait envahie, et voulant en même temps lui faire abandonner l'attaque contre le château, mit le feu aux maisons voisines. La flamme, favorisée par le vent, ne tarda pas à se répandre et à couvrir la ville tout entière. Le château, que sa position extra-murale et au-dessus du vent, mettait à l'abri, resta seul debout au milieu des ruines fumantes de Gisors. Voilà ce que fut l'issue de cette agression.




La forteresse, que convoitaient depuis si longtemps les rois de France, devait enfin tomber entre leurs mains, comme si le ciel eut travaillé à cet événement. « Une voix sortie de terre, comme disent les chroniqueurs, avait été entendue dans Gisors » Henri Ier. n'était plus. Geoffroy Plantagenêt, qui disputait l'héritage de ce prince au roi Etienne, pour s'assurer l'alliance et l'appui de Louis VII, livra à ce dernier Gisors et le Vexin Normand. Il ne pouvait faire au roi de France un présent plus désiré et plus agréable.
 Louis VII, au moment de partir pour la Terre Sainte recommandait-il à Suger et au comte de Vermandois, qu'il avait laissés a la tête des affaires, de bien veiller sur sa maison royale de Gisors : « .... Nous vous mandons, leur écrivait-il, comme à nos fidèles et chers amis, que vous fassiez garder, dans notre intérêt, notre maison royale de Gisors et que vous y pourvoyiez avec le soin le plus diligent. Adieu. »
Henri II, qui avait succédé à son père, Geoffroy Plantagenet, était trop clairvoyant pour ne pas sentir la perte que la Normandie avait faite par l'abandon du château de Gisors. Ne pouvant la supporter mais craignant d'échouer par la force des armes, et ne voulant pas d'ailleurs s'attirer un ennemi aussi puissant que le roi de France, il inventa une combinaison pour faire rentrer cette précieuse forteresse sous le joug normand. Elle lui réussit. Henri proposa au roi de France un mariage entre son fils Henri-le-Jeune et Marguerite, fille de Louis ( 1158).
Quelle dot donnerai-je à ma fille? demanda le roi de France, Gisors, répondit Henri. J'y consens, répliqua le premier; mais le château restera dans les mains des Templiers jusqu'à ce que la noce soit célébrée. La proposition fut acceptée.
 Or, qu'on sache que le jeune prince à marier n'avait alors que trois ans; quant à la princesse, elle entrait dans son quatrième mois. Le roi de France avait du temps devant lui, ce qui avait sans doute rendu aussi facile la conclusion de cet arrangement. Mais le rusé Normand ne s'en tint pas là. Il avait eu la précaution de se faire donner la garde des deux enfants.
A peine deux années s'étaient-elles écoulées, qu'il fit célébrer le mariage et réclama des Templiers le Château de Gisors.











La Ville




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Le château


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