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samedi 18 mars 2017

Fouilles de l'Inrap au château de Blandy-les-Tours.




















A la suite d'une première évaluation réalisée en 1995 et consistant en deux tranchées, une seconde opération d'évaluation réalisée à la demande expresse de l'architecte en chef des Monuments historiques, sur prescription du Service régional de l'archéologie, a été menée avec un double but. Il s'agissait de fournir des données scientifiques et d'évaluer l'impact d'aménagements éventuels. L'évaluation de 1998 a porté sur environ 800 m2 situés exclusivement dans la partie sud du château entre l'enceinte primitive du manoir et l'extension réalisée au XIVe siècle.

La fouille a démontré que, malgré l'extension de cette enceinte, la partie ajoutée à l'espace intérieur a conservé tout au long des siècles une autonomie topographique et architecturale propre. Ce n'est qu'à une date assez récente, au cours du XVIIIe siècle, que ces deux espaces furent mis à la même hauteur. L'extension du château avait toujours été, auparavant, occupée sur un niveau plus bas que celui de la cour centrale. L'extrémité sud du grand corps de logis a pu être étudiée. Ce logis n'a pas été construit d'un seul jet. Une sorte de courtine primitive, en deux éléments à angle droit et inachevée, sert d'ossature à ce bâtiment qui est venu, après coup, se loger contre ce mur premier.
La tourelle d'escalier carrée, dite Tour Longueville, a été pareillement ajoutée. Un ensemble de murs formant une curieuse structure en peigne vient s'appuyer devant ce mur premier, avant l'édification de la Tour Longueville. L'usage n'en est pas encore connu. Dans l'espace séparant cet ensemble de la nouvelle enceinte une épaisse stratigraphie a été en partie fouillée. Elle montre différents rechargements de sols des XVe et XVIe siècles autour d'une grande appuyée contre la courtine. Des grès du Beauvaisis du XVe siècle marquent l'un de ces niveaux.
Une forge a été découverte, mais la fouille complète en a été reportée à une date ultérieure. La grande découverte est encore marquée en élévation sur le mur de la courtine et sur un refend postérieur qui en a gardé la trace par raccord tardif. Cette grange s'appuyait à l'ouest contre un escalier à vis dont la base maçonnée a été trouvée. Cette vis desservait la tour des Gardes mais comme elle fut ajoutée ultérieurement, l'escalier débouchait dans un couloir formant gaine au premier étage de la tour. Cette découverte devrait permettre de reconsidérer l'histoire de cette tour dont la chronologie s'avère très complexe.
Au pied de la porte de la tour devant l'escalier, la fouille n'a été qu'ébauchée. Elle devra être reprise pour une meilleure compréhension de l'ensemble. Le long de la courtine sud-ouest, sous le corps de ferme bâti vers 1800 (et détruit en 1885), l'enceinte primitive du manoir a été mise au jour. Cette enceinte est complexe et comporte trois états : un mur primitif et des ajouts intérieurs et extérieurs. Les fondations sont inexistantes et la courtine repose sur des sols noirs antérieurs. Ma surprise vient de la découverte d'une nouvelle tour appuyée sur cette enceinte. Cette tour, entièrement hors oeuvre, est de structure carrée ou rectangulaire. La construction en est soignée : encoignures en grands carreaux de grès et moellonnage lié à la terre. Le liant utilisé rapproche cette tour nouvellement trouvée de la Tour Carrée, là où se situait la porte primitive.
Au pied du donjon, le sol médiéval tardif a été découvert à plus d'un mètre sous le sol actuel. Le puits à eau, recouvert d'un lourd édicule cylindrique, conservait une grande partie de sa margelle primitive en grès. La fouille a ainsi permis à l'architecte en chef de faire démolir cet édicule et de restaurer la margelle ancienne. Diverses traces au sol, fossé comblé, mur arasé, ainsi que le contexte stratigraphique montrent que le grand mur masquant en biais la porte du donjon est de construction très tardive, dans le courant du XVIIe siècle. Un autre système de cour semble avoir existé en avant de ce donjon. Cette campagne d'évaluation s'est révélée très riche en informations et renouvelle l'histoire architecturale complexe de ce lieu. Elle appelle des opérations plus localisées et plus complètes.

Vu sur la base Dolia   http://multimedia.inrap.fr/Dolia/p-17038-Accueil.htm




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